Les créations

La guérison par le symbole, une quatrième voie.

LA GUÉRISON PAR LE SYMBOLE, UNE QUATRIÈME VOIE...

Article écrit pour le Journal du naturel
http://www.journaldunaturel.com/


Symboles guérisseurs et thérapies alternatives

A côté de la médecine et de la psychothérapie existent d'autres formes de thérapies que l'on appelle naturelle, différente, parallèle, douce ou encore alternative. Même si certaines thérapies alternatives, telle que l'homéopathie, ont clairement choisi leur camp en se positionnant dans une voie médicale plutôt stricte, ou que certains médecins ont consacré leur vie et leur travaux à l'homme total (le Docteur Bach), la thérapie alternative n'est pas vraiment une «alternative» à la médecine et à la psychothérapie, mais une forme de contre-culture.

Alors que l'acupuncture, la phytothérapie, le magnétisme, la chiropractie s'enracinent dans l'histoire archaïque de l'humanité, nombre de thérapies dites alternatives se définissent aujourd'hui, au pire, en rupture par rapport à la médecine ou à la psychanalyse, au mieux, en marge des pouvoirs institutionnalisés. Les thérapies alternatives ne seraient donc pas nécessairement «alternatives», même si différentes, et ne constitueraient pas selon moi une troisième voie totalement autonome...

Toute thérapie semble perçue comme alternative dès qu'elle se décloisonne des formats de pensées figées par les dogmes, qu'elle s'intéresse à l'homme total, qu'elle accorde la priorité à l'auto guérison et qu'elle fonde son approche sur la prise de conscience par le patient des causes cachées de son trouble. Qu'elle utilise ou non un remède n'est pas l'essentiel. Le problème réside dans le fait que la multiplication des thérapies alternatives ne favorise ni la convergence ni le décloisonnement des recherches. L'opposition féroce que les thérapies alternatives montrent à l'égard de la médecine officielle n'a de comparable que la férocité des oppositions qu'elles montrent les unes vis-à-vis des autres. Là où une troisième voie aurait pu nourrir l'espoir d'une vision globale de l'homme dans la question de la santé et de la thérapie, on n'assiste qu'à un cloisonnement encore plus violent des dogmes les plus rigides. L'homéopathie, l'acupuncture, l'ostéopathie ont chacune leur problématique de territoire et les scissions sont nombreuses à l'intérieur même des instances, syndicats, ordres et écoles. Puristes, fonctionnalistes ou structuralistes, traditionalistes, médecins et non-médecins s'affrontent pour détenir légitimité et autorité.

Certains remèdes alternatifs ont été découverts, développés et approfondis par des médecins comme Bach ou Hahnemann. Ils alimentent aujourd'hui la pratique de non-médecins qui, à partir de leur vision de l'homme, ont apporté un réel progrès dans la qualité relationnelle nécessaire à l'efficacité des soins.

L'hypnose, le magnétisme, l'alchimie, la lithothérapie ont été développés par des visionnaires non-médecins, mais leurs travaux ne sont pas étrangers à nombre de progrès médicaux et scientifiques incontestables. Messmer, Paracelse, Steiner ont nourri d'influences la psychanalyse, la phytothérapie, la médecine psycho somatique et bien d'autres.

Une quatrième voie : Le symbole

La guérison par le symbole, que je développe et que j'enseigne depuis près de 30 ans, ne prétend pas détenir la vérité, ni institutionnaliser sa théorie. Elle se propose d'ouvrir une autre voie de réflexion, plutôt philosophique : une quatrième voie. Les thérapies alternatives cherchent une position intermédiaire entre la psychothérapie, «guérison sans remède», et la médecine traditionnelle, «guérison par le remède». Mais cette position reste amarrée par un bout ou par un autre à la science dont elles prétendent se démarquer. La quatrième voie ne se place pas en opposition à ce qui existe. Elle invite plutôt tout thérapeute, médecin, guérisseur, rebouteux, chercheur à s'ouvrir à un langage transversal, à un dialogue fécond, à une communication riche et innovante.

Remède - effet symbolique - effet placebo

Tout remède symbolique sans prise de conscience n'agira pas durablement. Toute prise de conscience sans le remède risque d'être insuffisante car le symptôme se déplace, simulant sa disparition. Le remède symbolique permet de fixer la conscience que l'on a de l'origine de ses troubles en améliorant les processus d'élimination des toxines mentales associées au trouble. Le remède symbolique permet d'ancrer une force de guérison chez le sujet ou de dégager, dans un processus d'élimination, l'émotion attachée au trouble. En effet, l'émotion fait toujours caisse de résonance à la souffrance.

Le remède symbolique n'est ni un placebo ni un talisman. Il est souvent le support de la communication entre le patient et son thérapeute et en cela joue parfaitement le rôle qui est imputé au mot «symbole» depuis la nuit des temps. Il n'y a rien de magique là derrière.

L'effet placebo est étudié depuis longtemps. On sait aujourd'hui que l'efficacité d'un remède est en grande partie (30% ?) liée à la croyance que le patient et le thérapeute ont dans le remède. Un médecin qui hésite, ou qui n'a qu'une confiance limitée dans le remède qu'il prescrit, amoindrit bizarrement son action thérapeutique.

Qu'est ce qu'un symbole ?

Il faut pour cela prendre le mot symbole au sens premier. En s'écartant du sens commun qui en fait un signe dont le rapport signifiant/signifié (la forme et le sens par exemple) serait arbitraire et conventionnel, on découvre une passerelle entre deux mondes. Lorsqu'on emprunte cette passerelle, ces deux mondes prennent vie dans la conscience de l'instant.

Au sens premier, symbole signifie «Jeter ensemble» (syn bollein en grec ancien). Ce mot était employé dans la Grèce antique pour désigner un objet coupé en deux morceaux dont chaque propriétaire conservait une partie pour se rappeler un serment ou une dette.

Éventuellement, les détenteurs transmettaient cette part d'objet à leurs enfants, fixant ainsi dans le temps la mémoire d'un ancien engagement. Le moment venu, en rapprochant les morceaux, les personnes renouaient contact comme si elles avaient usé d'un mot de passe. Elles se rappelaient ainsi leur dette, matérielle ou spirituelle, ou se reconnaissaient comme appartenant à la même famille, communauté ou école. Ainsi le mot «symbole» désigne-t-il un morceau de «quelque chose» qui aurait gardé la mémoire d'un temps où il était unifié... Un fragment d'unité...

Ainsi donc le symbole répare. Il matérialise le lien nécessaire à la jonction entre deux mondes séparés ou bien entre les deux parties arrachées d'un monde anéanti. Travailler la symbolique, c'est constater une amputation, tenter une greffe, réduire une fracture.

Le symbole unifie. Il permet que des univers différents communiquent entre eux. Il est une passerelle, un lien qui relie.

Inscrire ou réinscrire du symbolique dans sa vie aide aussi à sortir de la fatalité du symptôme.

Le travail thérapeutique consiste à favoriser la voie du symbole pour désactiver la voie du symptôme, d'où le travail sur les rêves et l'importance de la créativité telle qu'on la pratique en art thérapie. Alors jouons la voie du symbole : intéressons-nous aux religions du monde, jetons un pont entre l'art primitif et l'art contemporain, posons un oeil neuf sur l'astrologie, le langage des nombres, les grands Arcanes du Tarot de Marseille, les Runes scandinaves, le Yi King, les mudrâs, la danse, les blasons, etc.

Symboles et signes symboliques

Par un glissement du langage, pour ne pas dire un lapsus, les psychosomaticiens nomment «symbole» la manifestation dans le corps d'un désordre psychologique non résolu.

Ne confondons-nous pas symbole et symptôme ? Le symptôme n'est-il pas un sous-symbole qui reste à la traîne, ayant juste assez d'énergie pour se matérialiser dans le corps ou dans les structures mentales et émotionnelles (dépression) et insuffisamment d'énergie pour s'inscrire dans le plan de l'esprit comme symbole chargé de sens ? Les blessures imprimées dans notre corps ou dans notre esprit sont les signes indicatifs d'un déséquilibre. Je les appelle «signes symboliques». Elles sont une trace, pas un symbole. On peut parler de symbole lorsque la présence de ces blessures s'inscrit en lettres signifiantes au ciel de soi-même du fait du regard conscient porté sur eux.


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de Georges Colleuil


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